Un projet Casdar pour la production de plants de vigne bio

Pepvitibio est un projet Casdar porté par la chambre d’agriculture du Var. L’objectif : élaborer, tester et valider des itinéraires techniques pour la pépinière viticole, et ce, pour créer un cahier des charges compatible avec la bio et la règlementation européenne régissant les organismes de quarantaine.

 

(© G. Marcantoni)

La manifestation d’intérêt du projet est validée en février 2020. « Et nous avons déposé le dossier final fin avril, annonce Garance Marcantoni, de la chambre d’agriculture du Var. Nous espérons qu’il sera accepté à la fin de l’été pour débuter en octobre 2020, et jusqu’à mars 2024. »

 Les partenaires sont nombreux : chambres d’agriculture (Var, Aude, Pays de la Loire, Gironde, Pyrénées-Atlantiques, Vaucluse), Grab, Adabio, Bio en Grand Est, IFV, la FFPV, le syndicat viticole du Vaucluse et huit pépiniéristes de différents bassins viticoles. « Nous sommes aussi en lien avec le groupe de travail de l’Inao travaillant sur la question. C’est un moment charnière, estime Garance Marcantoni. Les pépiniéristes sentent qu’ils doivent avancer sur le sujet, les viticulteurs bio sont en demande et l’administration est à l’écoute. »

 

Des idées d’expérimentations

« Dans un premier temps, nous souhaitons faire le point avec tous les partenaires sur leurs idées, leurs envies et leurs possibilités à propos d’itinéraires techniques bio à envisager dans le cadre expérimental. » Des actions ressortent néanmoins. Certaines sont déjà lancées par les partenaires : mise au point de cires compatibles avec la bio en collaboration avec la section cosmétiques bio de l’Université de Haute-Alsace ; essai de traitement des plants avec une paraffine végétale ; utilisation de soufre fleur pendant la chauffe pour la gestion du botrytis…

 Par ailleurs, le mildiou étant la plus grosse problématique, il est envisagé des essais pour la gestion optimisée de l’arrosage, la ventilation si mise en place de serre, la modification des densités de plantation, le décalage de dates de plantation et la production de plants haute-tige.

 Du côté de la pulvérisation et du désherbage mécanique, des pistes sont évoquées : panneaux récupérateurs et optimisation de la pulvérisation sur la face inférieure des feuilles, essais de machines d’entretien du sol issues de la culture de tabac, ou avec une bineuse de précision maraichère, installation des vignes mères de porte-greffe sur tables ou en palissage à 2,6 mètres, installation de système de goutte-à-goutte compatible avec l’entretien du sol, etc.

 « L’estimation des surcoûts liés à ce mode de conduite est aussi prévue dans le projet », conclut Garance Marcantoni, espérant que tous pourront se mettre à l’œuvre dès cette année.

 F. Rose