Régler son pulvérisateur pour des traitements optimum

La qualité de pulvérisation garantit l’efficacité des traitements et la réduction des doses des produits phytosanitaires. Résumé des points clés à prendre en compte.

Vitesse d'avancement du tracteur et volume/hectare sont les premières choses à vérifier. (©C.R-F)
 

« Les conditions météo sont un premier paramètre très impactant, exprime Julien Lion, inspecteur contrôle pulvérisateur et conseiller machinisme à la chambre d’agriculture de l’Aude. L’hygrométrie joue sur la vitesse d’évaporation des gouttes ». Cependant, si les conditions sont mauvaises (30 °C et 50 % d’hygrométrie), la durée de vie des gouttes est quatre fois moins longue que dans de bonnes conditions, à 20 °C et 80 % d’hygrométrie. Et en présence de vent, les soucis d’efficacité du traitement s’accentuent. « En bio, avec les produits de contacts, la nécessité d’une couverture homogène et suffisante est indispensable. »

 

Les bases

La base est de vérifier la vitesse d’avancement du tracteur et le volume/hectare. Julien Lion conseille de vérifier les débits. « Et en le faisant à chaque buse, pour voir s’il y a des défauts de bouchage, ou une pièce usée. » Le conseiller rappelle aussi que plus les gouttes sont petites, plus elles couvrent davantage de surface. Jean-Baptiste Meyrignac, conseiller animateur réseau Déphy et 30 000 à la chambre d’agriculture de Gironde, préconise aussi d’investir dans un tachymètre pour vérifier la vitesse de la prise de force. Un anémomètre s’avère aussi utile. « Et ce, pour vérifier la force de la ventilation et s’assurer qu’elle atteint le feuillage, mais sans passer complètement au travers. »

 

Filtration et entretien

« Les vieux appareils ne sont parfois dotés que de systèmes de filtration au niveau de la pompe, pour la protéger. Au détriment des buses, pas assez bien équipées », estime Julien Lion. Or des filtres aux buses et surtout aux tronçons sont nécessaires. Autre négligence vue par le conseiller : les buses et les pastilles. Julien Lion recommande, après chaque traitement, un nettoyage manuel, surtout sur les buses. « Et attention à ne pas utiliser de fil de fer ! Mais plutôt une brosse ou de l’air comprimé. » Les manomètres, contrôlant la pression, sont fragiles. « Attention aux chocs, au gel, etc. Les démonter et les remiser dans un bureau en hiver pour les protéger est recommandé. » Selon le type de pulvérisateur, une graduation adéquate est nécessaire. À la mise en service, il est important de le comparer avec un autre manomètre.

 

Ne pas se fier à l’œil

Le soufre notamment entraîne beaucoup de dépôts. Les nourrices – diviseurs de débit – en sont impactées. « Plusieurs rinçages à l’eau seraient nécessaires après chaque traitement. » L’anti-goutte pose aussi souvent problème. « La membrane doit se changer à intervalle régulier, chaque fois que l’on change la pompe par exemple. Sinon le caoutchouc se détériore, jusqu’à se percer. »

« Et attention de vouloir évaluer à l’œil, c’est trompeur. Il peut sortir trois fois plus de produit d’un côté que de l’autre. Avec la ventilation, on ne le voit pas. »

 

 Frédérique Rose

 

(Retrouvez l’article complet dans Vitisbio 7 à paraître courant avril)